L'entrée de l'abbaye est gardée par la tour Saint-Nicolas, une construction aux dimensions plutôt imposantes ! Elle fut construite au milieu du XVe siècle, signe du redressement de l'abbaye après les destructions subies pendant la guerre de Cent Ans. Sa base carrée mesure onze mètres sur chacune de ses faces, tandis que sa hauteur culmine aujourd'hui à 45 mètres (elle atteignait 60 mètres jusqu'en 1810, lorsque sa flèche fut détruite par un incendie). Le clocher supportait 4 cloches dont le poids massif faisait 12 tonnes en tout.

Huit statues de Saints habillent la façade de cette tour, leur nom est écrit

en silex noir incrusté dans la pierre

Etendant leurs ailes en une double équerre orientée au sud, les bâtiments conventuels, qui furent reconstruits entre 1742 et 1750 par les moines de la Congrégation de Saint-Maur, offrent au regard un splendide ensemble architecturale de style régence.

A cette époque, l'architecture monastique se rapproche beaucoup de l'architecture civile. Deux mots peuvent servir à la caractériser : espace et lumière. Les larges baies vitrées ouvrant sur d'amples volumes donnent à l'ensemble cet aspect grandiose, qui nous étonne aujourd'hui, mais qui illustre bien le souci de rendre gloire à Dieu dans tous les aspects de la vie conventuelle.

L'aile du réfectoire se déploie perpendiculairement à la rivière sur une longueur de 75m. Tout comme celle du dortoir, en retours d'équerre, qui mesure 66m, elle comprend un rez-de-chaussée éclairée par d'immenses baies en plein cintre, à clefs ornées de cartouches rocaille, tous différents les uns des autres, où voisinent fruits, coquilles, feuillages ou trophées, et un étage supérieur aux fenêtres à cadre saillant, dont le linteau est légèrement arqué. Elles sont surmontées d’une clef ornée d’une petite console sur laquelle se dresse une feuille d’acanthe.

Majestueuse et paisible, l'Abbaye étend ses splendides bâtiments au fond de la vallée du Bec, cette petite rivière qui lui a donné son nom.

Troisième et dernière implantation de la communauté fondée par Herluin en 1034, les moines s'y installèrent en 1073.

Commença alors au long des siècles une lente succession de constructions, de destructions, d'agrandissements divers, dont les bâtiments actuels ne sont que la dernière étape réalisée pour sa plus grande partie aux XVIIème et XVIIIème siècles.